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EXPOSITION VIRTUELLE

UN PÈLERINAGE POUR NOTRE-DAME DU HAUT

LES PHOTOGRAPHIES DE CHARLES BUEB

Une trentaine de photographies, des objets pieux et insolites, des témoignages émus, évoquent l’ambiance tout à la fois pieuse et festive des pèlerinages dans les années 1950, au moment de la construction de la nouvelle chapelle par Le Corbusier.

VERSION VIRTUELLE

Rendez vous dans notre salle d'exposition virtuelle et naviguez pour découvrir les photographies de Charles BUEB.

VERSION DIAPORAMA

UN PÈLERINAGE POUR NOTRE-DAME DU HAUT

Pour demander une protection, faire un vœu, obtenir une guérison, les pèlerins se déplacent, dans le monde entier. Manoël Pénicaud nous rappelle justement que les chrétiens ne sont pas seuls à se livrer à cette pratique : elle est universelle.

Notre parcours Un pèlerinage pour Notre-Dame du Haut s’attache aux pas et aux vœux des pèlerins de Ronchamp. Comment se déroulent les pèlerinages ? Qui sont pèlerins ? Que demandent-ils à la Vierge Marie ?

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« Ronchamp a été depuis toujours le pèlerinage le plus important du diocèse et le haut lieu du Territoire de Belfort, du pays de Montbéliard et du Nord de la Haute-Saône. Un ralentissement pourtant s’était produit, dû au fait que durant les cinquante dernières années, le sanctuaire fut en ruines ou en chantier de construction pendant au moins vingt-cinq années… Hésitations aussi du vieux pèlerin devant la nouvelle chapelle pas encore accordée à sa sensibilité et tellement éloignée de ses souvenirs. D’autres s’étaient sentis dérangés par l’envahissement de tant d’étrangers… Ce pèlerinage constituait donc une épreuve et un test. »*

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Le chapelain de Notre-Dame se fait l’écho de la difficulté à maintenir un pèlerinage millénaire sur un site en perpétuel changement : comme il le rappelle, la chapelle vient alors de connaître sa troisième reconstruction en moins d’un siècle. Mais lorsqu’il écrit ces lignes en 1962, la colline a rassemblé près de 15 000 pèlerins qui ont prié pour l’unité de l’Église au moment de l’ouverture du concile de Vatican II.

Les photographies présentées ici, pour la plupart inédites, ont été prises par Charles Bueb pendant le chantier de la nouvelle chapelle et dans les années qui ont suivi l’inauguration, le 25 juin 1955. À cette époque, l’Église est en pleine mutation et la chapelle de Le Corbusier représente un espoir de changement. Comment les pèlerinages ont-ils alors évolué ?

Les photographies ravivent l’histoire du pèlerinage ronchampois dans la relation étroite qui l’unit depuis à la chapelle de Le Corbusier.

 

* René Bolle-Reddat, Journal de Notre-Dame du Haut, n°8, janvier 1963, p. 7

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BUEB, UN PHOTOGRAPHE MODERNISTE

« Vinrent plus tard les photographes, les bons parmi les atroces ! »*

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Une enfant prenant la pose sur la pierre de fondation. Une DS pointant son nez vers le ciel, rivalisant avec la « proue » de la chapelle. Trois visiteurs dont on ignore les réactions – étonnement ? admiration ? Les photographies de Charles Bueb éclairent avec humour la personnalité de la chapelle : moderne, dynamique, déroutante, familière aussi, machine à étonner, machine à émouvoir. Le Corbusier aurait certainement classé Charles Bueb  parmi les « bons » photographes.

Cet œil sensible est né en Alsace en 1921. Ses passions : le sport et le journalisme. Il exerce toute sa carrière ces talents aux Mines de Potasse d’Alsace – il est rédacteur en chef du journal d’entreprise, où il s’adonne remarquablement à la photographie. Un ami du diocèse de Besançon, Marcel Ferry, parfaitement au fait de la construction de la chapelle de Ronchamp, lui propose de venir en suivre le chantier. Tombé amoureux du site, il y revient encore de nombreuses années après la construction et y prend des milliers de somptueux clichés (pour la majorité inédits) de la chapelle, des pèlerinages, des visiteurs et de sa famille. Il meurt en 2007, à l’âge de 86 ans.

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​* Le Corbusier, Ronchamp, Paris, 1957, p. 127

LES PÈLERINAGES DE RONCHAMP

« Tels ces grands chênes de la forêt qui enfoncent leurs racines à des profondeurs où la hache du bûcheron ne saurait les atteindre, ainsi nous apparaît la dévotion à Notre-Dame du Haut dont les pèlerinages perdent leurs origines dans la profondeur des siècles où la plume de l’historien ne peut les déceler : elle plonge dans la nuit des temps. »*

Les racines connues de la chapelle remontent au XIIIe siècle, mais leur plus grande ancienneté ne fait aucun doute. La Vierge Marie est la protectrice traditionnelle de Ronchamp. L’église paroissiale est Notre-Dame du Bas, au centre du village ; mais son sanctuaire sur la colline est un lieu important de la vie religieuse locale et le curé de Ronchamp en est aussi (jusqu’en 1962) le chapelain.

Du Moyen Âge à aujourd’hui, les grandes fêtes chrétiennes sont célébrées (Pâques, l’Ascension, la Pentecôte, Noël…), conjointement au pèlerinage marial de la Nativité (8 septembre). Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, la Fête-Dieu (célébrée 60 jours après Pâques) est le second pèlerinage important, remplacé depuis par celui de l’Assomption (15 août).

 

« Un jeune homme de La Côte, nommé André, est fait prisonnier dans une guerre suscitée par des barbares. Se voyant chargé de fers et condamné à mort, il se recommande à Notre-Dame-du-Haut, dont il connaissait le pouvoir et la bonté. Aussitôt il est transporté miraculeusement de sa prison à la sainte chapelle, avec ses fers, qui tombent d’eux-mêmes de ses pieds et de ses mains. »**

Ces fers restèrent longtemps exposés dans l’ancienne chapelle. Ce miracle de temps héroïques, qui alimenta la piété de milliers de pèlerins, n’est-il pas le même que celui, connu par les archives, de 1501 ? Peu importe : Notre-Dame du Haut libère des maux physiques et spirituels. De nombreux miracles sont racontés avec ferveur par les chapelains de Notre-Dame du Haut jusqu’au XXe siècle : enfants déments et recouvrant la raison, boiteux qui se débarrassent joyeusement de leurs béquilles, épileptiques guéris…

Symbole de la continuité historique du lieu, la statue de Notre-Dame en bois polychrome (début du XVIIIe siècle ?), objet de dévotion, témoin et peut-être médiatrice de plusieurs miracles, miraculée elle-même des destructions et reconstructions des anciennes chapelles (années 1850, 1913, 1944) est pieusement conservée dans l’édifice de Le Corbusier. Dans son ouverture de lumière, point de mire des regards et des prières, Marie paraît descendre du Ciel et nous promettre l’éternité.

 

* Chanoine Belot, Notre-Dame du Haut à Ronchamp. Manuel du pèlerin, Lyon, 1939, p. 16

** Abbé Vauchot, Pèlerinage à Notre-Dame-du-Haut, sur la montagne sainte de Ronchamp, diocèse de Besançon, Besançon, 1859, p. 13-14

SOUVENIRS DE PÈLERINAGE

Nous avons réuni quelques témoignages de pèlerins du temps de la construction de la nouvelle chapelle et des photographies de Charles Bueb. Plusieurs d’entre eux se recoupent de bien des manières.

À l’époque de sa reconstruction, la chapelle, loin d’être un simple lieu de pèlerinage, est un sanctuaire très apprécié aussi bien qu’un lieu de promenade du dimanche. Quant aux pèlerinages, ils sont des moments de détente, de sortie et de retrouvailles, autant (sinon plus) que des moments de piété. À ce titre, les anciens pèlerins mentionnent souvent les baraques de souvenirs et les buvettes qui scandent la montée et occupent l’emplacement du campanile actuel. C’est là que l’on va acheter une médaille où une chaîne à faire bénir après les cérémonies, mais les enfants sages y obtiennent bien souvent aussi un petit cadeau…

Le hasard veut que les témoins interrogés soient surtout des hommes, alors que les témoignages concordent pour signaler la surreprésentation des femmes aux pèlerinages, accompagnées de leurs enfants et petits-enfants.

VERS DE NOUVEAUX PÈLERINAGES

Moments traditionnels de la vie religieuse locale, les pèlerinages ont été longtemps fréquentés pour des raisons mêlant à des degrés divers foi et pure tradition. Entre 1955 et les années 1980 environ, comme à Taizé (Saône-et-Loire), se développent en parallèle les pèlerinages de groupes, de jeunes notamment, affluant toute l’année.

Un noyau de fidèles aux pèlerinages perdure aujourd’hui, mais les croyants aiment à venir exprès à la chapelle dans une démarche plus solitaire qu’autrefois, renouvelant en profondeur la tradition du pèlerinage. Les demandes adressées à la Vierge prennent en revanche des accents universels (cf. la dernière partie de cet accrochage), preuve du besoin de communion des fidèles.

Le 14 octobre 1962, au moment de l’ouverture du concile de Vatican II, un pèlerinage diocésain a lieu à Ronchamp. Les fidèles prient pour l’unité de l’Église catholique. Des prières sont prévues en plusieurs langues, des représentants et des fidèles des Églises orthodoxes et réformées sont aussi présents. Le journal La Croix titre « Le Concile et la vocation œcuménique de Ronchamp ». Le dimanche 7 mai 2017, un jour de dialogue interreligieux est organisé sur la Colline, rassemblant avec succès des fidèles de confessions chrétienne, juive et musulmane. Ces rencontres, sont-elles les pèlerinages de l’avenir, dans un monde en quête de sens et de paix ?

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